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8 / LE MONDE / SAMEDI 16 OCTOBRE 1999 FRANCE
Le Sénat refuse de redéfinir
la notion d’agent public
Le gouvernement s’efforce de transcrire
dans la loi un arrêt du tribunal des conflits.
Vingt mille personnes sont concernées
LES SÉNATEURS n’aiment pas
les « cavaliers ». Ils l’ont fait
comprendre au ministre de la fonc-
tion publique, Emile Zuccarelli,
mercredi 13 octobre, en ôtant de
son projet de loi relatif « aux droits
des citoyens dans leurs relations
avec les administrations » deux ar-
ticles qui n’avaient rien à y faire,
puisqu’ils concernent la définition
de la notion d’agent public. La ma-
jorité, par la voix de son rappor-
teur, Jean-Paul Amoudry (Union
centriste, Haute-Savoie), a estimé
ne pas disposer d’informations suf-
fisantes sur la teneur de ces ar-
ticles, qui concerneront quelque
trente mille personnes : le Sénat
n’avait pu les examiner en pre-
mière lecture, puisqu’ils ont été dé-
posés à l’Assemblée nationale en
cours de navette (Le Monde du
29 mai).
Ces articles veulent transcrire
dans la loi un arrêt du tribunal des
conflits rendu en mars 1996. Cet ar-
rêt, appelé « Berkani », du nom
d’un aide de cuisine de Crous, dit
que tout agent non titulaire em-
ployé par un service public à carac-
tère administratif est un agent
contractuel de droit public, même
s’il n’accomplit que des tâches
d’exécution.
Cet arrêt concerne quelque quin-
ze mille personnes dans la fonction
publique d’Etat, essentiellement du
personnel de maison en poste dans
les hôtels de préfecture ou les
sièges de commandement du mi-
nistère de la défense, et cinq mille
dans la fonction publique territo-
riale. Comme la plupart de ces per-
sonnes disposent de contrats à du-
rée indéterminée (CDI) de droit
privé, le gouvernement a choisi de
leur donner, dans le droit public,
un contrat équivalent. Mais les
contrats à durée déterminée
(CDD) étant seuls autorisés par le
statut de la fonction publique de-
puis 1984, il a dû rédiger un projet
de loi qui déroge à ce statut, puis-
qu’il recrée la catégorie des
« contractuels à durée indétermi-
née ». Les sénateurs, qui sont aussi
des élus locaux, donc des em-
ployeurs, se sont interrogés sur
cette catégorie : « Peut-on licencier
des CDI de droit public ? », s’est no-
tamment demandé M. Amoudry.
Quels sont les droits à l’avance-
ment, à la retraite ou à la titularisa-
tion des intéressés ? Le sénateurs
ont estimé n’être pas suffisamment
renseignés.
Le gouvernement a, en revanche,
prévu de ne pas étendre le bénéfice
de l’arrêt Berkani aux agents
contractuels que l’Etat recrute à
l’étranger, soit quelque onze mille
personnes, dont trois mille Fran-
çais environ. Ces « recrutés lo-
caux » disposent de contrats sou-
mis au droit du travail local
(guinéen, malien, malgache...),
beaucoup moins coûteux que des
contrats de travail français. Bien
qu’ils soient illégaux, ces recrute-
ments se sont multipliés, depuis
que le ministère des affaires étran-
gères a vu ses effectifs baisser : les
ambassades ou les services cultu-
rels emploient cinq « recrutés lo-
caux » pour le prix d’un fonction-
naire français expatrié...
Dans un souci d’économie, le
gouvernement a voulu éviter une
requalification de ces onze mille
contrats. Il a en outre prévu de lé-
galiser la procédure des recrute-
ments locaux. Ces dispositions ont
suscité la colère des syndicats de
fonctionnaires (Le Monde du 13 oc-
tobre 1998). Certains, comme la
FSU, soucieux de défendre les pro-
fesseurs français de l’étranger, ont
mobilisé, au Sénat, les représen-
tants des Français établis hors de
France. Guy Penne (PS) a demandé
une diminution du nombre des re-
crutements locaux, et Pierre Biar-
nès (PS) refusé de voter le texte du
gouvernement.
Rafaële Rivais
Charles Pasqua à l’Elysée
Président du Rassemblement pour la France (RPF), Charles Pas-
qua était invité, jeudi 14 octobre, à l’Elysée, pour assister à la remise
des insignes de chevalier de la Légion d’honneur à son ancien chef
de cabinet, Bernard Tomasini, aujourd’hui préfet du Cher. M. Chirac
et M. Pasqua ont eu un aparté remarqué sous les regards de Jacques
Toubon, Michel Roussin, Alain Peyrefitte, Roger Romani, Jean-Louis
Debré, Pierre Messmer et Philippe de Gaulle.
« Je suis heureux de saluer ici » Charles Pasqua, a déclaré M. Chirac
en retraçant la carrière de M. Tomasini. Il a rappelé que le préfet du
Cher est le fils de l’ancien ministre René Tomasini, qui, a-t-il dit,
« fut pour moi un grand ami, une grande figure du mouvement gaul-
liste ». Mort en 1983, René Tomasini avait été, avec M. Chirac et
M. Pasqua, un des artisans de la transformation de l’UDR en RPR, en
1976, sous la direction de l’actuel président de la République.
Un premier candidat socialiste à Marseille
Marius Masse, député et conseiller général socialiste des Bouches-
du-Rhône, a annoncé, mercredi 13 octobre, qu’il est candidat à l’in-
vestiture de son parti pour les élections municipales à Marseille.
M. Masse est le premier à se déclarer. La décision du PS ne doit pas
intervenir avant mars 2000. M. Masse est le fils de Jean Masse, au-
jourd’hui décédé, qui fut député socialiste et conseiller municipal
dans le même secteur que lui, et le père de Christophe Masse,
conseiller général depuis 1998. Bien que non encore déclarée, Sylvie
Andrieux, députée et conseillère municipale, fille du sénateur socia-
liste Antoine Andrieux, décédé, et filleule de la sénatrice Irma Ra-
puzzi, pourrait aussi être candidate. – (Corresp. rég.)
Alain Madelin propose
à l’opposition de débattre
ALAIN MADELIN, qui était le seul candidat, a été réélu à la présidence
de Démocratie libérale (DL) avec 98,32 % des suffrages exprimés, soit
26 395 voix, a annoncé DL, jeudi 14 octobre. M. Madelin a aussitôt écrit
à « l’ensemble des formations de l’opposition », RPR, UDF, RPF et CNI, et
aux « responsables de clubs de réflexion », comme Alain Juppé, Edouard
Balladur, Jacques Toubon et Charles Millon, pour « leur faire une offre
publique d’échanges et de débats ».
Pour les élections municipales, M. Madelin a proposé, jeudi, lors d’une
conférence de presse, que l’opposition départage ses candidats à l’inves-
titure par des sondages. Dans un entretien diffusé par Canalweb.net,
jeudi, Jean-Pierre Raffarin, vice-président de DL, s’est de son côté décla-
« sceptique » quant à une candidature de M. Madelin à l’élection pré-
sidentielle.
DÉPÊCHES
a REDÉCOUPAGE : le ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevène-
ment, a annoncé, jeudi 14 octobre, à Toulouse, devant le 69
e
congrès de
l’Assemblée des départements de France, le report du redécoupage des
cantons après les élections cantonales de mars 2001. Compte tenu du ca-
lendrier, ce report devrait limiter l’ampleur d’un redécoupage éventuel
des circonscriptions législatives.
a PARIS : Jean Tiberi a sollicité et obtenu, au cours du conseil d’ad-
ministration de l’OPAC (office d’HLM) de Paris, jeudi 14 octobre, par
14 voix pour et 7 abstentions, un vote de confiance pour son action en
tant que président de cet organisme, fonction qui lui vaut d’être mis en
examen dans l’affaire des fausses factures de l’OPAC. Le conseil d’ad-
ministration a refusé, par 19 voix contre 2, que l’office se constitue partie
civile dans ce dossier.
a OMC : les cinq confédérations syndicales, CGT, CFDT, FO, CFTC,
et CFE-CGC, ont estimé, mercredi 13 octobre, qu’une « approche » des
prochaines négociations de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC) « qui se réduirait au libre-échange n’est pas acceptable ». Dans
leur déclaration commune, les centrales syndicales réclament « une né-
gociation globale ».
a SONDAGES : la cote de popularité de Jacques Chirac est restée
stable en octobre, avec 63 % d’opinions favorables, et celle de Lionel
Jospin a gagné 1 point, à 61 %, selon le sondage d’Ipsos, réalisé les 8 et
9 octobre, auprès de 953 personnes et publié par Le Point (daté 15 octo-
bre). Pour CSA, en revanche (enquête réalisée du 29 septembre au 1
er
oc-
tobre auprès de 1 002 personnes pour La Vie et France Info), le chef de
l’Etat perd 7 points, avec 53 % de confiance, et le premier ministre en
perd 5, avec 50 % de confiance.
a MANIFESTATION : la fédération SUD-PTT souligne, dans un
communiqué publié jeudi 14 octobre, qu’« en aucun cas la signature »
par deux de ses responsables nationaux de l’appel pour l’« autonomie du
mouvement social » (Le Monde du 16 octobre) « ne peut être interprétée et
utilisée comme un appel à combattre la manifestation du samedi 16 octo-
bre », l’appel ayant été débattu avant l’initiative de la manifestation.
a NUCLÉAIRE : les organisateurs de la manifestation nationale an-
tinucléaire du 28 novembre (les Verts, les associations France na-
ture environnement et Greenpeace, la LCR, le MEI, etc.) ont décidé
de repousser cette manifestation, après l’annnonce faite par Framatome
de reporter toute décision sur l’European Pressurized Reactor (EPR)
après 2002.
A Toulouse, Dominique Baudis cultive le doute sur sa candidature
TOULOUSE
de notre correspondant régional
Toute la ville en parle : le maire
(UDF) de Toulouse, Dominique
Baudis, aurait des états d’âme et
pourrait ne pas solliciter un nou-
veau mandat au Capitole, sur le-
quel il règne en maître depuis 1983.
La rumeur enfle, ouvrant le champ
des convoitises à droite comme à
gauche. En succédant à son père,
Dominique Baudis a fait de Tou-
louse une forteresse municipale de
la droite. Trois fois de suite, il a
écrasé ses adversaires dès le pre-
mier tour. Mais, sans son équation
personnelle, la quatrième ville de
France, qui vote majoritairement à
gauche lors des scrutins nationaux,
pourrait basculer.
M. Baudis entretient volontaire-
ment le silence sur ses intentions :
« J’ai pris ma décision, nous a-t-il
dit, mais je ne la communiquerai
pas prématurément afin de ne pas
polluer le travail qui reste à faire.
Car, moi, je travaille. » Et d’énumé-
rer avec gourmandise les chantiers
qui sont autant de réalisations à
mettre à son crédit : le désendette-
ment total de la ville et une troi-
sième baisse consécutive des im-
pôts locaux, l’achèvement d’une
offre culturelle de haut niveau avec
un musée d’art moderne et une
médiathèque, ainsi que le lance-
ment d’une deuxième ligne de mé-
tro. Toulouse, selon son maire, va
bien, ce que le recensement a
confirmé – c’est la métropole qui a
attiré le plus d’habitants –, son dy-
namisme économique permet au
département de la Haute-Garonne
de figurer en deuxième place des
départements français pour la
création d’emplois (après les
Hauts-de-Seine), et l’aggloméra-
tion pourrait se voir confier par
Airbus la construction du plus gros
avion de l’histoire, l’A3XX, avec
trois mille emplois à la clé.
Justement. Les grands chantiers
sont soit achevés, soit lancés. Dé-
sormais, ils ne requièrent plus la
présence de M. Baudis au Capitole.
« L’œuvre est en voie d’achèvement,
confie un de ses proches, Toulouse
est sur orbite, la présence du capi-
taine est moins nécessaire. » D’au-
tant que certains croient détecter
une onde de désenchantement
chez leur maire. N’a-t-il pas vécu
les émeutes du Mirail, qui, en dé-
cembre 1998, brisèrent une vitrine
qu’il voulait exemplaire, comme
une déception personnelle ? N’en-
visage-t-il pas difficilement l’obli-
gation de travailler avec le batail-
lon des maires socialistes de
l’agglomération dans le cadre de la
nouvelle loi sur l’intercommunali-
té ? Ne relève-t-on pas chez lui une
tendance de plus en plus pronon-
cée à « s’évader » dans l’écriture de
romans historiques ?
A droite, évidemment, on fait
comme si de rien n’était, mais les
appétits s’aiguisent. Le voisin et
compagnon de parti, Philippe
Douste-Blazy, maire de Lourdes,
ne manque pas une occasion de
rappeler ses ascendances toulou-
saines et son attachement à la Ville
rose. Une discrète enquête a été di-
ligentée pour apprécier la notorié-
té de successeurs possibles, comme
l’adjoint Jean-Luc Moudenc.
A gauche, l’espoir renaît. Le PS a
fait ses comptes. Aux élections eu-
ropéennes, la liste UDF, avec un
petit 12 %, n’est arrivée qu’en troi-
sième position, après celles de
François Hollande (25 %) et de Da-
niel Cohn-Bendit (13 %). Et les trois
listes de droite ont totalisé moins
de 35 %. A partir de ses points
d’ancrage autour de la ville, le PS
envisage de partir à la conquête de
Toulouse sur un projet d’agglomé-
ration « fédérateur et ambitieux »
concernant les 800 000 habitants
de la zone urbaine. « Un projet à la
dimension sociale et culturelle de
cette ville, pas une gestion de notable
bourgeois », annonce Kader Arif, le
premier secrétaire de la fédération
et le seul responsable fédéral socia-
liste d’origine maghrébine.
Reste à trouver, comme tête de
liste, le bon calibre. Trois respon-
sables locaux sont sur les rangs :
François Simon, le chef de file de
l’opposition municipale ; Jean-
Jacques Mirassou, qui a conquis un
canton de la ville ; et le sénateur
Jean-Pierre Plancade. Sans trop
vouloir y croire, on n’écarte pas
l’hypothèse du parachutage d’une
personnalité. Les noms de Ségo-
lène Royal et de Jean Glavany sont
évoqués. « La quatrième ville de
France mérite bien la même atten-
tion que Paris, Lyon ou Marseille »,
estime Alain Bénéteau, vice-pré-
sident de la région Midi-Pyrénées
et ancien secrétaire fédéral.
Le PS veut aller vite. Dès le début
de 2000, il proposera à ses parte-
naires de la gauche « plurielle »
une liste unitaire avec une tête de
liste socialiste que les militants dé-
signeront en avril. « Symbolique-
ment, il paraît difficile que la tête de
liste échappe au Parti socialiste »,
considère M. Arif, dont les rela-
tions avec Lionel Jospin, militant
de base de la fédération, sont
étroites.
« L’œuvre est en voie
d’achèvement,
la présence
du capitaine est
moins nécessaire »
Voilà qui ne fait pas l’affaire des
Verts, qui se sentent pousser des
ailes depuis les élections euro-
péennes. Selon leur porte-parole,
Michel Vanhove, une liste auto-
nome a la faveur de la majorité des
militants toulousains, mais cer-
tains, au niveau national, envi-
sagent de proposer qu’un écolo-
giste conduise à Toulouse une liste
unitaire de la gauche « plurielle ».
« Dans le cadre des négociations na-
tionales, ce serait une bonne façon
pour le PS de reconnaître enfin le
poids des écologistes », estime Elisée
Brugarolas, conseillère régionale
Verte.
Toulouse, première grande ville
« verte » ? Les écologistes
avancent qu’ils ont une bonne can-
didate en la personne de Marie-
Françoise Mendez, vice-présidente
du conseil régional. Durant les
seize ans de règne de M. Baudis,
n’a-t-elle pas été, avec le soutien
de la gauche, la seule à contraindre
le maire de Toulouse à un ballot-
tage lors des élections législatives
de 1997 ? Ironique et distant,
M. Baudis laisse dire : « La seule
question que je me pose, légitime-
ment je crois, est celle-ci : dans
quelle durée dois-je inscrire mon ac-
tion municipale : dix-huit ou vingt-
quatre ans ? »
Jean-Paul Besset
La question des élections municipales à Paris
trouble la campagne pour la présidence du RPR
La candidature de Michel Bulté pourrait être invalidée par la commission de contrôle
La campagne pour l’élection, le 20 novembre, du
président du RPR se tend. François Fillon a ac-
cusé Jean-Paul Delevoye d’« esquiver le débat »,
au risque de provoquer une nouvelle scission
dans le mouvement. Philippe Séguin a déclaré,
de son côté, qu’il n’est « pas prêt à payer de cinq
ou sept années de cohabitation supplémen-
taires » une réélection éventuelle de Jacques
Chirac à la présidentielle de 2002.
LA COMMISSION d’organisa-
tion et de contrôle des opérations
électorales devait valider, vendredi
15 octobre, en fin de journée, les
parrainages des candidats à la pré-
sidence du RPR. Toute la semaine,
les permanents du mouvement, ai-
dés par des intérimaires, ont tra-
vaillé nuit et jour pour vérifier que
les quelque vingt mille signatures
apportées, au total, par les candi-
dats émanaient bien d’adhérents à
jour de cotisation.
Au terme de ce contrôle, la can-
didature de Michel Bulté, adjoint
au maire de Paris, qui avait remis,
vingt minutes avant la clôture du
dépôt des candidatures, le 10 octo-
bre à minuit, 3 011 formulaires
dans un paquet-cadeau, pourrait
être annulée. De nombreuses si-
gnatures émaneraient de per-
sonnes qui ne sont plus membres
du RPR. Le parti, il est vrai, a per-
du plus de la moitié de ses adhé-
rents en deux ans. Dans le cas
d’une invalidation, l’adjoint de
Jean Tiberi, qui se présente
comme le candidat « chamboule-
tout » (Le Monde du 12 octobre),
aurait alors matière à continuer
ses provocations en se faisant pas-
ser pour une victime de l’« appa-
reil ». Cet épisode entachera en-
core un peu plus l’image du RPR
parisien, dont les militants du
reste de la France se plaignent de
plus en plus ouvertement.
Les candidats qui font cam-
pagne dans les fédérations sont
systématiquement interpellés sur
la préparation des élections muni-
cipales à Paris. « En quatorze réu-
nions, j’ai eu quatorze fois la ques-
tion », assure François Fillon,
député de la Sarthe. Comme Pa-
trick Devedjian, député des Hauts-
de-Seine, M. Fillon propose de
s’en remettre au choix des mili-
tants parisiens. Le futur président
du RPR, explique-t-il, « n’aura pas
l’autorité nécessaire pour imposer
une solution ». En clair, seul le re-
cours à la démocratie peut empê-
cher une intrusion de l’Elysée dans
le choix du candidat de droite à la
Mairie de Paris.
Sur cette question, comme sur
bien d’autres, les candidats
« chiraco-chiraquiens », Michèle
Alliot-Marie, Jean-Paul Delevoye
et Renaud Muselier, entretiennent
le flou. Le président de l’Associa-
tion des maires de France est par-
ticulièrement interrogé à ce sujet,
dans la mesure il s’affiche
comme le « candidat officiel ».
M. Delevoye devait d’ailleurs par-
ticiper, vendredi, à Tulle, à une
réunion des élus de Corrèze, parmi
lesquels Bernadette Chirac,
épouse du président de la Répu-
blique.
« CONTRE LA COHABITATION »
Dans un entretien publié jeudi
sur le site Internet de TF 1, M. Fil-
lon se plaint d’être « le seul candi-
dat à avoir un projet politique
construit », tout en reconnaissant à
M. Devedjian d’être porteur d’«un
discours cohérent, très libéral ». «Si
la seule ambition de Jean-Paul De-
levoye, c’est de rassembler en esqui-
vant le débat entre les deux lignes
politiques, il n’empêchera pas la
scission du RPR », avertit le pré-
sident du conseil régional des Pays
de la Loire. C’est la première fois
que M. Fillon évoque publique-
ment l’hypothèse de la sortie du
RPR du courant national, social et
républicain.
Dans la même veine, jeudi 14 oc-
tobre, sur LCI, Philippe Séguin a
affirmé qu’il n’est « pas prêt à
payer le maintien de l’un des nôtres
à l’Elysée », en l’occurrence
Jacques Chirac, « de cinq ou sept
années de cohabitation supplémen-
taires ». « Je suis contre la cohabita-
tion. Je crois que la présidence de la
République n’a de sens que dans la
mesure où le président a une majo-
rité parlementaire qui s’inscrit dans
le cadre de son action et qui le sou-
tient », a expliqué l’ancien pré-
sident du RPR.
Ces propos ont valeur d’avertis-
sement pour l’avenir. Ils signifient
que la stratégie imaginée à l’Ely-
sée, selon laquelle M. Chirac pour-
rait être réélu quelle que soit l’is-
sue des élections législatives, ne
serait pas seulement inopérante.
Elle ouvrirait la voie à une scission
du RPR, voire à une candidature
d’un représentant du courant na-
tional, social et républicain en liai-
son, le cas échéant, avec le Ras-
semblement pour la France de
Charles Pasqua.
Jean-Louis Saux
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